Cela commence comme un voyage on ne peut plus banal. Louis se rend à bord de sa 4L chez son père, habitant une cabane nichée au milieu d’une forêt dans les Hautes-Alpes quand, soudain, c’est la panne.
Dans ces montagnes où les garagistes sont rares et le « réseau » passe peu, il finit par trouver un bon vieux téléphone « filaire » pour prévenir son père de ce fâcheux désagrément et se réfugie dans une auberge pour la nuit.
Mais le temps capricieux des cimes vient, lui aussi, prêter main-forte à la malchance et mettre son grain de sel dans ce qui s’annonçait pourtant comme une escapade oxygénée et joyeuse.
Louis ayant réussi à trouver une âme charitable pour le conduire jusqu’à destination se retrouve bloqué, lui et son chauffeur, derrière un car et ses passagers sur une petite route sinueuse empêchant toute manœuvre pour faire demi-tour à cause du glissement de terrain provoqué par les intempéries.
Il n’y a pas le choix. Il faut continuer à pied. Louis et ses compagnons de fortune se dirigent vers la départementale pour y espérer trouver du « réseau », encore lui, pour appeler une dépanneuse.
En chemin, ils croisent deux chasseurs taciturnes qui acceptent de leur venir en aide. Survient alors un évènement qui va transformer le salut en damnation ; où, rétrospectivement, on se demande si l’on n’aurait pas dû finalement écouter son cœur appelant à la prudence après un tel enchaînement de mésaventures.
Avec Clapas, Isao Moutte nous livre une lucarne sur un monde dont les citadins, habitués au confort et à la facilité, n’ont pas les codes.
Clapas, n’est pas qu’un road trip poisseux au scénario bien ciselé, avec une petite touche de Délivrance, le thriller de John Boorman datant de 1972, et à la mise en couleurs adaptée. Il saura aussi plaire aux amateurs des toiles d’Edward Hopper et de ces moments figés, où l’on pressent pourtant le grand basculement qui s’annonce.
Archeofuturism Today 